La médaille d’honneur pour actes de courage et de dévouement (A.C.D.) récompense toute personne qui, au péril de sa vie, se porte au secours d’une ou plusieurs personnes en danger de mort.
Elle peut être attribuée collectivement aux unités d’intervention et de secours avec, pour les personnels en service au moment des faits récompensés, le droit au port d’une fourragère tricolore.
L’engagement sans faille des sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile a été une nouvelle fois mis en exergue. Une cérémonie solennelle a marqué la volonté des plus hautes autorités de saluer le courage, le savoir-faire, le professionnalisme, l’abnégation des militaires lors du tremblement de terre en Haïti
Des décorations à titre collectif ont été ainsi décernées aux emblèmes de l’UIISC 1 (Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile basée à Nogent-le-Rotrou), de l’UIISC 7 (basée à Brignoles) et de l’UIISC 5 (basée à Corte).
Cette décoration a été remise aussi à des chiens sauveteurs
1.Histoire
La médaille d’honneur pour actes de courage et de dévouement a été décernée et organisée le 2 mars 1820 sous Louis XVIII.
C’est sous le règne de Louis-Dieudonné, Louis XIV, puis sous Louis Auguste de France, Louis XVI, des médailles de sauvetage, non portatives, furent décernées.
Parmi les tous premiers bénéficiaires d’une médaille d’honneur pour fait de sauvetage, il est possible de citer le cas de Jean-Baptiste Murget. Ce cavalier au régiment Royal-Roussillon stationné à Tours, avait en « bravant deux fois la mort, sauvé la vie à une citoyenne de Tours en 1789 » comme il est écrit au revers de la médaille, reçue du Roi Louis XVI.
La création officielle d’une Médaille de Sauvetage ou Médaille des Belles Actions, remonte au règne du Roi Louis XVIII, qui par une décision royale datée du 2 mars 1820, autorisa le ministre de la Marine, à décerner des médailles non portatives, en argent ou en or.
Elles furent rendues portables par décision de Louis-Philippe du 12 avril 1831 sur laproposition du ministre de la marine et appelées Croix de juillet avec un ruban tricolore le 31 janvier 1833.
Le médaillon est suspendu à un ruban tricolore vertical.
Une circulaire ministérielle autorisa le ministère de l’Intérieur à décerner une médaille destinée à récompenser le courage et le dévouement des personnes qui, au péril de leur vie, en ont sauvé d’autres.
Originellement, seule la Médaille d’Argent existait, puis fut créée une médaille d’or.
A partir de la décision ministérielle du 15 juillet 1843, le ministère de l’Intérieur créa deux classes pour les deux médailles précitées, puis en 1899 (décret du 3 juin) la Médaille de Bronze apparût. Plus tard, l’échelon de Vermeil viendra remplacer la Médaille d’Or de 2ème classe.
A partir du décret du 6 juillet 1887, le ministère des Affaires Étrangères a pu décerner des médailles d’honneur pour des actes de courage et de dévouement accomplis dans les pays du protectorat, les colonies et à l’étranger.
La Médaille de Sauvetage prendra, par le décret du 16 novembre 1901, le nom de Médaille d’honneur pour Actes de Courage et de Dévouement.
Le décret du 26 janvier 1906 étendit à l’Algérie l’attribution de la médaille qui pouvait être décernée par le Président de la République, sur proposition du ministre de l’Intérieur et avis du gouverneur général de l’Algérie.
Le ruban de la médaille portait alors une agrafe composée d’une étoile posée sur un croissant islamique.
2. De nos jours
Aujourd’hui, le ministère de l’intérieur peut attribuer :
- Une Lettre de félicitations pour, en principe, un premier fait de sauvetage
- Une Mention honorable pour des actes reconnus déjà méritoires
- La Médaille de Bronze
- La Médaille d’Argent de 2ème classe
- La Médaille d’Argent de 1ère classe
- La Médaille de Vermeil
- La Médaille d’Or
La Médaille de Bronze est décernée dans la mesure où le sauveteur a réellement exposé sa vie ou si, ayant couru des risques moindres, il est déjà titulaire d’une Lettre de félicitations et d’une Mention honorable.
La Médaille d’Argent est décernée exclusivement aux titulaires de la Médaille de Bronze qui ont, à nouveau, fait preuve de courage et d’abnégation.
La Médaille de Vermeil est décernée, avec une grande réserve, pour les actes d’une grande intrépidité et pour les titulaires d’au moins deux Médailles d’Argent.
La Médaille d’Or est attribuée aux personnes ayant rendu, à plusieurs reprises, des services exceptionnels à ses concitoyens et à titre posthume
Ces récompenses honorifiques peuvent être retirées dans la forme où elles ont été accordées, en cas d’indignité résultant notamment de condamnations criminelles ou correctionnelles.
Les candidatures et propositions se font auprès du préfet du département ou l’acte à récompenser a été effectué.
Comme pour la Médaille d’honneur pour Actes de Dévouement et faits de Sauvetage et contrairement à la règle générale, l’obtention d’un échelon supérieur n’empêche pas le port des médailles d’un échelon inférieur attribuées antérieurement.
Cela peut donc expliquer le nombre important de ces décorations portées par certains sauveteurs, notamment chez les sapeurs-pompiers.
L’attribution de ces médailles fait l’objet de la remise d’un diplôme.
Comme mentionné en préambule, ces attributions peuvent être décernées à titre individuel comme à titre collectif
« le 14 juin 2008, Monsieur le Préfet Bernard HAGELSTEEN a décerné une mention honorable pour acte de courage et de dévouement au Corps départemental des sapeurs-pompiers de Loire-Atlantique pour les actions menées dans le cadre de la lutte contre la pollution par hydrocarbure de l’estuaire de la Loire à Donges/Saint-Nazaire
Les règles de détails relatives à ces récompenses sont actuellement définies dans l’instruction n°3918 du 18 septembre 1956, du décret n°70-221 du 14 mars 1970 et la circulaire d’application du 14 avril 1970. Le critère à retenir pour l’octroi de la médaille pour actes de courage et de dévouement est la notion de risque certain encouru par le sauveteur à l’occasion d’un acte précis de courage et de dévouement.
3. La distinction
Selon le Ministère d’origine, trois médailles distinctes sont attribuées
Ruban de la Médaille du Ministère de l’Intérieur
– Médaille : La médaille est ronde de 27 mm.
– Avers : palmes et couronnes tenues par une femme debout, entourée de trois scènes de sauvetage et surmonté du mot « DÉVOUEMENT ».
– Revers : cartouche rectangulaire nominatif, surmonté de « MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR » et « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ».
– Bélière : feuillage de chêne.
Vermeil:Argent 1ère classe:
Argent 2ème classe:
Bronze:
– Ruban : C’est un ruban tricolore bleu, blanc et rouge de 30 mm dont les bandes sont verticales et égales de 10 mm avec ancre rouge sur la bande blanche, ainsi que rosette tricolore et ancre d’or sur la médaille d’or.
Ruban de la Médaille du Ministère de la Défense
– Médaille : La médaille est ronde.
– Avers : effigie de la République regardant à gauche avec inscription « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ».
– Revers : attributs marins avec cartouche rectangulaire nominatif, surmonté de « MINISTÈRE DE LA MARINE » et « COURAGE ET DÉVOUEMENT ».
– Ruban : C’est un ruban tricolore bleu, blanc et rouge de 30 mm dont les bandes sont verticales et égales de 10 mm avec ancre rouge sur la bande blanche, ainsi que rosette tricolore et ancre d’or sur la médaille d’or.
Ruban de la Médaille du Ministère des transports
– Médaille : La médaille est ronde.
– Avers : effigie de la République regardant à droite avec inscription « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ».
– Revers : attributs marins avec cartouche rectangulaire nominatif, surmonté de « MARINE MARCHANDE » et « COURAGE ET DÉVOUEMENT ».
4. Les insignes
Depuis la création de cette médaille, nombreux furent les modèles réalisés par les différents régimes. Sous le Second Empire, c’est une large bélière fixe, constituée sur la partie visible, par une demi-couronne de feuilles de chêne, qui permettait de différencier les Médailles d’Argent et d’Or de 1ère classe. L’insigne décrit ci-dessous est celui qui est actuellement décerné et qui date de 1950.
Ce sont des médailles rondes en bronze, argent, vermeil ou or suivant l’échelon et du module de 27 mm.
Gravure de Marie-Alexandre COUDRAY.
Sur l’avers : une femme debout tenant des palmes et couronnes, est entourée par trois scènes représentant des actions de sauvetage. L’ensemble est surmonté du mot DEVOUEMENT.
Sur le revers : un cartouche nominatif surmonté de l’inscription MINISTERE DE L’INTERIEUR et entouré par la légende RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
La bélière est constituée de feuillage de chêne ; en argent pour la Médaille d’Argent de 2ème classe et en vermeil pour la Médaille d’Argent de 1ère classe.